
Histoire de la protection animale (1ere partie)
LA PROTECTION ANIMALE AU XIXE SIÈCLE
Si des philosophes anciens comme Sénèque ou Aristote ou plus récents comme Montaigne, La Fontaine, Voltaire reconnaissaient en l'animal un être vivant auquel des théologiens comme Saint Augustin et Thomas d'Aquin allaient jusqu'à accorder une âme, il faut malheureusement convenir qu'il a très longtemps régné un néant juridique permettant à quiconque de faire subir n'importe quel (mauvais) traitement à ces bêtes que Descartes baptisait d'animaux-machines.
Ce fut cette perception des animaux qui présida lors de la conception du Code civil, en 1804. En ces temps (pas très) anciens, un législateur ignorant de la souffrance animale ne se préoccupait du cheptel domestique qu'en ce qu'il était constitutif du patrimoine et ne s'attachait aux mauvais traitements que s'ils étaient infligés par une personne qui, parce qu'elle n'en était pas propriétaire, portait ainsi atteinte au bien d'autrui (nous avons fait du chemin depuis, notamment en terme d'éducation par exemple en utilisant un collier d'éducation inoffensif pour l'animal).
Ce qui laissait au possédant d'une ou plusieurs bêtes toute liberté pour les traiter de la façon dont il l'entendait. Mais il faut se souvenir qu'à cette même époque les esclaves, bien qu'êtres humains, n'étaient pas mieux lotis.
LA LOI GRAMMONT, UN PROGRÈS RELATIF DANS L'HISTOIRE DE LA PROTECTION ANIMALE !
Puis vint la fameuse loi Grammont (43), qui fut votée le 2 juillet 1850, c'est-à-dire peu de temps après l'abolition de l'esclavage.
Bien que novateur pour l'époque, ce texte n'avait, contrairement à ce que prétendent aujourd'hui certains, pas pour objectif d'empêcher ni de réduire la souffrance des animaux mais, plus ordinairement, ne visait qu'à ménager la sensibilité des femmes et enfants, qu'à protéger l'ordre public en évitant aux familles d'assister au spectacle affligeant de la martyrisation des animaux (principalement de trait) fréquente dans les rues de nos cités en cette première moitié du XIXe siècle.
Loi Grammont qui laissait donc encore la possibilité au propriétaire de se défouler sur un animal à deux conditions: que la bête lui appartienne et que l'événement se produise en privé, hors des regards indiscrets, donc ne trouble pas l'ordre public.